CE du 21 juin 2005

Publié le par MalDone

Extrait de la réunion du Comité d’Entreprise de l’UES EuroPalaces du 21 juin 2005 

Sur la question du numérique, M. Lebouchard (directeur général EuroPalaces) déclare que son discours a évolué : il y a un an, il pensait que le numérique était un projet à long terme (5 ans) ; or, aujourd’hui, les normes sont au point, la technologie fonctionne. Il n’y pas encore de modèle économique, mais ce n’est pas le point le plus compliqué à traiter. L’échéance se rapproche (entre 3 et 5 ans), et il faut s’y préparer, et en parler ensemble très longtemps avant, car les répercussions en cabine risquent d’être importantes.

I. Méjean (employé titulaire maîtrise) demande ce que signifie « pas de modèle économique ».

M. Lebouchard explique qu’il faut que les distributeurs et les exploitants se mettent d’accord.

A. Caltagirone (employée titulaire) s’étonne : il y a bien des avantages pour les distributeurs ?

M. Lebouchard répond qu’une copie coûte 1000 euros, l’économie est donc substantielle. En remontant la chaîne, tourné en numérique est plus flexible et moins cher.

I. Méjean demande si on peut s’attendre à une économie sur la main d’œuvre.

M. Lebouchard répond que les distributeurs proposent à terme de projeter la coupe du monde de foot, des concerts, etc… ce qui permettrait de gagner de l’argent sur la publicité. Il se déclare opposer à cette idée, ce n’est pas le métier des exploitants.

P. Faure (représentant syndical CFTC) déclare qu’il y a eu un problème au Marignan, et demande des précisions.

M. Lebouchard répond qu’une copie numérique est arrivée, qui ne fonctionnait pas.

P. Faure souligne que, la copie 35 mm devant tourner en back-up en même temps, il y aura donc des doublons pendant une durée indéterminée, et logiquement, on est loin de réduire le nombre d’opérateurs nécessaire.

M. Lebouchard répond que les futures structures cabines restent à définir mais qu’il est très probable qu’à, terme il y aura moins d’opérateurs. Sur l’aspect technique, il précise qu’en fait, la copie 35 mm tourne avec un retard de quelques minutes, pour permettre aux opérateurs de réagir en cas de panne, mais qu’à terme il n’y aura plus de copie 35mm.

P. Faure demande quand EuroPalaces ouvrira un multiplexe numériques.

M. Macé (Président du Comité d’Entreprise) répond qu’il n’est pas envisagé pour l’instant d’ouvrir un multiplexe tout numérique. Il a été question d’ouvrir une ou deux salles en numériques à Amiens, on n’a pas apporté de réponse positive. Pour Rouen c’est encore question. A propos de Rouen, la CDEC, qui veut donner l’autorisation à tous les commerces en même temps, a reporté en septembre la décision finale.

M. Lebouchard ajoute que pour avoir tous les films en numériques, cela va prendre du temps. Les distributeurs sont pour le moment réticents à fournir des copies numériques aux exploitants, et un master numérique coûte environ 5000 €.

J.-P. Knezevic (suppléant employé) souligne que les opérateurs de Marignan n’ont toujours pas eu de formation. Il demande à M. Lebouchard s’il trouve cela normal.

M. Lebouchard répond que les opérateurs sont très assistés par Cinémécanica et Dolby. Il se déclare favorable à la mise en place d’un module de formation si cela s’avère nécessaire.

J.-P. Kenezevic demande si la volonté de la direction est vraiment d’associer les opérateurs au numérique.

M. Macé répond oui, et M. Lebouchard ajoute que l’objectif de l’essai fait actuellement au Marignan est de tester sereinement en se donnant du temps. Ce n’est qu’un test, qui va durer le temps qu’il faudra. Il ne faut pas s’attendre à ce que tout soit parfait dès le premier essai. Il se propose d’utiliser le test en particulier pour comprendre les besoins de formations.

J.-P. Knezevic fait observer que le RET a bien été formé, et demande pourquoi ne pas former les autres opérateurs.

M. Macé répond qu’il n’est pas question d’exclure les opérateurs du numériques, mais qu’il est nécessaire de faire une gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences. Il peut y avoir en effet des problèmes de reconversion.

M. Lebouchard ajoute qu’aux questions : « Lorsque tout fonctionnera en numérique, y aura-t-il un impact sur les opérateurs ? », et « Faudra-t-il des compétences complémentaires ? », sa réponse est oui.

JP Knezevic déclare que l’on peut exceptionnellement admettre l’absence de formation lorsqu’un seul projecteur numérique est installé et que la direction se prévaut d’un test. Mais un deuxième projecteur a été installé moins de 15 jours après et là, la direction ne peut plus se prévaloir de l’excuse du test pour ne pas former les opérateurs.

M. Lebouchard répond que c’est pour assurer la continuation.

D. Duchemin (représentant syndical CGC) évoque le fait que la durée de vie du matériel numérique serait de 5 à 8 ans.

M. Lebouchard répond que cela fait partie des questions importantes. Aujourd’hui, les projecteurs durent 30 ans. Demain, l’exploitation cinématographique sera exposée à l’obsolescence de la technologie ce qui est inquiétant. Il semblerait déjà que les lampes durent moins longtemps que celles des projecteurs traditionnels, il faut des ampoules plus puissantes, etc… il faut qu’on s’approprie toutes les données de cette technologie.

P. Faure s’étonne de la déclaration de M. Lebouchard selon laquelle le numérique serait une technologie répandue dans un délai de 3 à 5 ans : on devrait évaluer plutôt le délai à 10 ans.

M. Lebouchard répond que le démarrage se fera d’ici 3 à 5 ans. Mais il est évident que le processus va être long.

P. Guérin (expert Comptable du Comité d’Entreprise, société ACE) demande si une étude a été faite de l’impact du numérique sur l’emploi.

M. Lebouchard répond par la négative.

P. Guérin déclare que si le distributeur paie son master 5000 €, et qu’une copie vaut 1000 €, pour que la rentabilité soit comparable il faut qu’il en fasse 5. Que ce passe-t-il si une seule personne demande une seule copie ?

M. Lebouchard répond que c’est la raison pour laquelle il est impossible actuellement d’avoir une seule copie. C’est aussi pour cela qu’il n’a pas encore commencé à négocier, toutes les conséquences devant être étudiées préalablement.
...

M. Lebouchard conclut en disant qu’il a fait le choix de parler du numérique le plus en amont possible, pour se donner le temps d’en comprendre les impacts, et de prendre les meilleures mesures possibles pour préserver l’outil de travail et les personnes.


 
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